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Robert Moisy, photographe de choc ?

Evidemment, ce titre de choc est provocateur !

Si peu d’informations sur ce photographe dont un album qui porte son nom, PHOTOS   MOISY, me tombe, de l’étagère du bouquiniste, entre les mains.

Un bel album in-8  225 x 300mn, images sépia tirées sur papier bistre réalisé par la direction de l’information du commandement en chef français en Autriche  en 1946 et dont la préface signée par P.W. a des accents lyriques.

Les photos de cet album ont été prises par un correspondant de guerre qui sait comme Corot que la moitié d’un tableau est faite lorsque l’on en a judicieusement choisi l’emplacement.

Les pages 9 ,12 et 22 reproduisent des scènes de combat lorsque les hommes risquent leurs vies à l’abri d’un char sous la mitraille.

Le photographe, à l’instar du roumain  Carol Popp de Sathmary ou de l’américain d’origine hongroise Robert Capa, n’est pas loin du boulet, de la balle ennemie.

Engagé dans les F.F.L, ce soldat photographe sera à Monte Cassino, suivant le général de Lattre de Tassigny de Provence à Innsbruck avec..…Germaine Krull, dont l’œuvre photographique est mondialement connue et appréciée. Quelle rencontre !

L’album nous montre très vite des images de paix, probablement voulu par les services de l’information et alors Robert Moisy confirme son sens de l’esthétique, les sens des valeurs des plans et des formes.

Suit une série de portraits apaisés de villageois autrichiens, de paysages enneigés et un Tyrol immuable. Aussi pour finir, des tirages d’une France des années 1950 si bien vue par des Brassai, et autres artistes dits humanistes.

Je retiendrai l’image de la page 66 quand une ombre passe la grille d’un couloir obscur avec en fond une balustrade d’un escalier qui conduit, sans doute , à un rendez vous secret  ?  Une magnifique image.

Nous sommes donc en 1946 quand les clameurs de la guerre se sont tues, loin des événements de 1941 que le photographe aurait mis sur la pellicule, les généraux  Pétain et Darlan, pour l’histoire  et aussi loin de cet hiver de 1945, quand le premier groupement de choc du lieutenant colonel Gambiez  s’entraîne en Franche Comté.

Photos auprès de l’établissement de communication et de production audiovisuelle de la défense (ECPAD) :
http://www.ecpad.fr/le-1er-groupement-de-choc-du-lieutenant-colonel-gambiez-en-franche-comte#2

Notre photographe confirmera les beautés  du Tyrol puisque ses images du cloître de Schwaz seront utilisées dans l’ouvrage de Boris Lossky en 1950.

‎Les fresques du Cloître Franciscain de SCHWAZ (Tyrol) Paris, Belles Lettres, 1950. In-folio, broché, couv. impr. ‎

‎Le photographies hors texte sont de Robert Moisy et Richard Schimann.C’est le plus riche ensemble d’anciennes peintures que possède le Tyrol Septentrional.

Comme la région du Beaujolais dans l’album qui porte ce nom.

De belles vigneronnes y cueillent les grappes du bon vin décrit par léon Daudet. Des images en couleur  du bonheur.

Ces couleurs que l’on retrouve  dans les albums du moment comme ceux des éditions Del Duca :
http://www.sokrates-digital.de/php_skripte/detailseite.php?ID=AQ+808128&PHPSESSID=b877ed62b4f48088e08a75e3622b78ea

Je retrouve des informations dans un ouvrage  collectif de 1953 ou , à coté de Blanc et Demilly, Papillon et la hongroise Ergy Landau (dont je parlerai dans une autre causerie), notre photographe est présent pour des images de paix.

Nutrition et hygiène de l’enfance édité par les Etablissements Jacquemaire.

Voila donc encore un de ces professionnels de la photographie qui a vécu des moments qui ont marqué l’histoire contemporaine. Ses photographies de choc sont-elles connues ?

Vos lectures ou témoignages complémentaires seraient les bienvenus pour compléter cette causerie !

Avant de clôturer cette causerie, je ne peux  m’empêcher de faire quelques lignes sur un autre photographe de choc qui a laissé son nom dans ce domaine.
Il s’agit de Marc Flament , connu surtout pour ses images pendant la guerre d’Algérie,  images conservées à l’ECPAD du fort d’ Ivry. Le prix Marc Flament  est organisé par le ministère de la défense et Paris Match.
L’œuvre de Marc Flament est impressionnante et mériterait d’être relue. Un autre Robert Capa ?

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