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Victor Plumier

Les Plumier

En voila un titre pour une causerie sur la photographie !

Ce nom Plumier est peu commun, aussi peu connu et pourtant, quel rôle dans la photographie belge et française , ils auront joué, les frères Alphonse et Victor Plumier ?

Commençons par l’aîné Alphonse né à Liége en 1819 où il décédera en 1877.

Le volume I du Directory of Photographers in Belgium 1839-1905 par le musée de la Photographie de Anvers est une mine d’or.

On y voit un des primitifs de la photographie dans ce pays, un des précurseurs de la daguerréotypie.

Une information m’interpelle.
La publicité du photographe mentionne « élève de Chevalier .Paris ».

Alphonse a une vingtaine d’années quand il est à Paris et rencontre Charles Louis Chevalier , le fils de Vincent  ,fameux par sa compétence en matière de fabrication d’optiques et produits chimiques à usage de la photographie.

Ce Chevalier et son père  sont aussi ces personnages qui avec leurs relations professionnelles, artistiques et politiques ont été  présents au  tout début , y compris ,étant le lien amical entre  l’inventeur Nicéphore Niepce ( première image au monde 1827)et Daguerre (1839 la révélation au monde ).

Signalons que le magasin de Chevalier au Palais Royal est deux pas du magasin, 9 rue Bonne Nouvelle où s’établira Alphonse pour quelques années.

Le musée d’Orsay détient dans son fond des daguerréotypies coloriés à la main , comme celle de l’inventaire    PHO 1983 165 198, INV 2201 avec l’inscription sur le montage, sur une étiquette imprimée, collée au dos du cadre : « Boulevard Bonne Nouvelle, 9 – en face le bazar Bonne Nouvelle et la rue Mazagran – Alphonse Plumier & Cie – portraits en daguerréotype noirs et coloriés par des procédés nouveaux de 4 à 20 frs – on colorie les anciens portraits – on donne des leçons – Paris  »

Alphonse retourne à Liége en 1843 où il collabore avec René François van Melderen

VICTOR : L’atelier  ,9 rue Bonne Nouvelle passe alors dans les mains du frère Victor , né lui aussi à Liége en 1821.

Deux années après, Victor déplace son activité au 36 rue Vivienne pour 20 années jusqu’en 1865.
Lui aussi pratique avec brio la daguerréotypie et semble t-il avec succès puisque le beau monde fréquente son studio comme les artistes ou la bourgeoisie parisienne.

Voici une reproduction trouvée sur le marché de la photographie ancienne :

Hand coloured daguerreotype
Portrait of a lady
Photographer : Victor Plumier – Rue Vivienne, 36 – Paris
Plumier was one of the early artist practising the daguerreotype
90 x 72 mm oval
Set in de-luxe velvet-covered standing frame
The clothes and jewelery of the lady are hand-coloured
Produced: c. 1845 – 1855

French Actor, Lafontaine, Plumier photo CDV 1860
Vintage Victor Plumier studio photo with photographer studio stamp on verso.
Louis Marie Henri Thomas, Lafontaine born at Bordeaux in 1826,
Dramatic artist, played Théatre Français Vaudeville.

La technique sur plaque  d’argent ou de métal  du daguerréotype, lourde, compliquée et coûteuse a été remplacée par d’autres procédés à partir des innovations négatif- positif sur verre et sur papier.

Tant d’inventeurs, de découvreurs de scientifiques d’artistes auront participé à  l’aventure.

Retenir l’image en aura préoccupé plus d’un ,y compris le cousin de Nicéphore Niepce, dont Victor Plumier rapportera les propos sur la stabilité des couleurs en 1859.

Une procédure pour les photographies d’un rouge, vert, violet et bleu
Pour préserver la couleur; par M. Niepce de Saint-Victor.
De Comptes rendus, avril 1859, n ° 15

Tiens donc, une relation avec le cousin de Niepce, Claude Niepce de Saint Victor, déjà en 1851 selon une  photographie en vente.
Une continuation avec le réseau de Chevalier qui lui, disparaîtra en 1859.

Voici le top 3 de 3 résultats des enchères passées pour Victor Plumier :

Détail enchère lot 1       Détail enchère lot 2        Détail enchère lot 3

Notre photographe réussit un bon coup quand il s’ associera avec Frederik Martens, un autre pionnier, pour ce reportage tiré sur papier salé du baptême du prince impérial à Notre Dame de Paris en 1856.

Photo vendu sous le marteau de Beaussant lefevre
Friedrich von MARTENS (1806-1885) et Victor PLUMIER (1819-1877)
Baptême du Prince Impérial à Notre-Dame de Paris, 1856,
Tirage sur papier salé d’après négatif verre au collodion, 295 x 228 mm, support 472 x 367 mm
Signé à l’encre Martens et V. Plumier, timbre sec Martens Paris.

Avant de revenir au grand frère Alphonse, je rappellerai que des découvertes sont encore possibles comme en  2007 avec ce laboratoire de Fortuné Petiot Groffier  1788/1855, resté intouché pendant toute ces années et conservé à la maison Nicéphore Niepce à Saint Loup de Varennes
.   Cet amateur aura  une relation avec les Niepce, Baldus , Victor Plumier et d’autres.

Victor se retirera en 1867 à Comblin- au -Pont en Belgique apres avoir un studio à Neuilly de 1865 à 1867 et décédera en 1878.

Alphonse que nous avions quitté en 1843 lors de son retour en Belgique ne chômera pas.

En 1849, il déposera un procède de sensibilisation de la plaque daguerréotype.

En 1855, reçoit une médaille à Paris, seul représentant la Belgique, et pratique le papier salé.

En 1855, il dépose encore un procédé à partir de la plaque au collodion.

De 1853 à 1855, il dirigera également un studio à Anvers.

Toujours en 1855, il obtient les droits d’une invention permettant de réaliser des portraits grandeur nature.

De 1854 à 1856, il a dirigé l’agence de photographie Blanquart-Evrard à Bruxelles, Liège et Anvers.

En 1857, une autre amélioration d’un procédé.

Et en septembre 1859, il produit des cartes de Visite.

Homme de sciences et artiste, un photographe incontournable pour l’histoire de la photographie chez nos voisins.

Alphonse Plumier, Portrait de jeune homme, daguerréotype
Coll. van den Steen. © IRPA, Bruxelles. Cliché Z008227

Jeune homme assis
Fonds Kodak-Pathé
Plaque ovale, avec très modeste encadrement sous verre ;
papier beige, avec mince filet noir et bordure noire, soulignant.

Voila donc une causerie sur deux photographes de valeur à remettre à leurs justes places dans cette époque dite primitive, deux frères qui ont fait des allers retours entre la Belgique et la France, déjà  une photographie sans frontière.

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