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Photographie argentique

La photographie connaît actuellellement une mutation technologique et esthétique indéniable.

L’arrivée du numérique, aux qualités indis­cutables, a bouleversé la profession. Il apporte une facilité qui n’est pas toujours un critère de qualité.

Force est de constater que cette technique incite nombre de reporters et d’amateurs à multi­plier à l’excès les prises de vue. Avec l’apparition du por­table capable de saisir des « images », la coexistence entre les photographies réfléchies des professionnels et les images hasardeuses prises par des amateurs pose déjà de sérieux problèmes dans les médias.

L’usage inten­sif et irréfléchi de l’ordinateur permet sans doute de peau­finer le résultat final mais introduit désormais de sérieux doutes sur l’authenticité de certaines photographies publiées.

Cependant, si l’engouement bien orchestré et favorisé par le marketing qui ne cesse d’attirer le public vers ces techniques du numérique, la position de l’argentique reste encore assez bien implantée.

Mais il est vrai que les grands groupes industriels qui manipulent l’information donc, au bout du compte la consommation, peuvent à tout moment décider de stopper la fabrication des produits argentiques considérée comme non rentable par leurs actionnaires.

Nous avons déjà connu un phénomène identique dans les années 70 lorsque certaines firmes avaient décidé l’arrêt de la fabrication du papier baryte au bénéfice du RC.

Peut-être serait-il temps d’être vigilants ! Nul doute cependant que l‘argentique dont les qualités intrinsèques ne sont pas prêtes d’être égalées, subsistera contre vents et marées ne serait-ce qu’au sein d’un dernier carré d’irréductibles.

L’estampe et la gravure n’ont pas disparues avec l’apparition des techniques d’impression.

Dans le domaine esthétique, le danger n’est pas moindre. La photographie traditionnelle subit évidemment le contre-coup de ces mouvements technologiques mais doit égale­ment faire face à l’émergence de certains courants favorisés par les galeries d’art bien relayées par les structures culturelles.

En prônant une démarche qui appartient plus au monde pictural, en encoura­geant une esthétique dont le but est de sortir du « milieu photo » pour obtenir le label « art contemporain », celles-ci privilégient une pra­tique peu ouverte aux réalités de ce monde mais parfaitement bien adaptée au marché de l’art.

A l’émotion, à la contemplation ou au témoignage réel succède actuellement dans ces cénacles le règne du concept et de la sécheresse intellectuelle. A nous d’être vigilants et de défendre la vitalité d’un art ouvert au plus grand nombre.

Au photographe de s’exprimer avec la lumière (on ne saurait trop rappeler l’étymologie du mot photographie : écrire avec la lumière), de sublimer les qualités propres du média argentique en utilisant son oeil et son matériau (film et papier). C’est par là que la photographie est reconnaissable en tant qu’art et plus généralement par la manière dont elle traite les sujets. Elle est recherche de formes jusque dans les effets les plus délicats et l’expression de la personnalité du photographe.

Le noir et blanc, plus sans doute que la couleur très lié à un certain réalisme, offre toutes ces libertés. Noir et blanc et couleur ont chacun leurs spécificités mais il n’y a rien qui ressemble à un portrait réalisé avec un appareil moyen format et un film noir et blanc. La façon dont sont rendues les ombres et la subtilité des gradations de la peau. Peut-être que ces images semblent-elles démodés pour certains ou sont-elles simplement intemporelles ?

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