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Ergy Landau (1896-1967)

Dans la brochure Mieux Vivre, heureusement sponsorisée, comme on dit aujourd’hui, par  Jacquemaire (bonne idée continuée ?) le numéro 5 de mai 1938 dédié à la photographie sous la plume de Sougez , vante le métier de l’artisan-photographe dans différentes situations de travail.

A coté de mon ami si tôt disparu, François Tuefferd , il y a Blanc et Demilly , Rougier, André Steiner, Nora Duma, Jean Roubier, René Zuber, le studio Tronchet et …..Ergy Landau.

Sougez avait l’œil du pro, il savait.

On a déjà écrit sur cette période des années 1930-1940, sur cette période expérimentale, rupture après le pictorialisme considéré alors comme passéiste, comme trop classique.

Donc une nouvelle façon de voir, plus pure, plus directe que les français « mettent en musique » comme leurs collègues allemands de la Nouvelle Objectivité, une nouvelle vision dont les artistes venus de l’est, et je pense surtout aux hongrois, si nombreux qu’ils ne sont encore pas tous révélés, vont en être des figures marquantes.

Et donc Ergy Landau, Erzsi, naît  à Budapest en 1896,  se forme au travail de portraitiste dans le studio de Franz Xaver Setzer à Wien (ou passeront aussi Madame d’Ora et Benda) puis dans le studio Duhrkoop à Berlin, toujours dans ce travail en studio où la technique de la lumière est primordiale.

Revenue à Budapest, elle ouvre alors sa propre affaire, s’y fait des amitiés comme celle avec Moholy-Nagy et les artistes d’avant-garde.

L’année 1923 est un tournant de sa vie puisqu’elle doit quitter le pays dirigé par le régime Horthy et s’installe à Paris, ouvrant le studio Landau.

Elle obtient la nationalité française en 1925 et son style  Nouvelle Vision sera remarqué dès 1927, parmi d’autres qui seront regroupés sous la bannière de l’Ecole de Paris.

Les liens entre les membres de la communauté hongroise sont importants et il est certain qu’ils se donnent un coup de main. A

Aussi aux autres venus de l’est pour l’attrait de Paris cosmopolite et aussi par la contrainte de pays totalitaires…

Une de ses assistantes Nora Dumas (née en Hongrie) âgée de 4 ans de plus qu’elle, laissera son empreinte dans la photographie de la campagne française et l’autre, Camilla Koffler, hongroise elle aussi de père roumain et mère serbe laissera son nom Ylla, comme une des plus grande photographe animalière jusqu’à ce jour.

On peut dire que la transmission du savoir est assuré par Ergy.

Aussi amie avec un autre hongrois Charles Rado qui a crée l’agence Rapho avec Savitry , Ylla et Brassai , elle influence Raymond Grosset de prendre la suite de cette agenc , la plus vieille de photojournalisme en France.

La photographie Humaniste sera à l’honneur.

Mr Grosset racontera qu’il aura été impressionné par Ergy Landau travaillant avec le premier Rolleiflex qu’elle avait elle-même importé.

Femme de courage, elle refusera de porter l’étoile jaune pendant les tristes années de l’occupation nazie en France, continuant son travail de studio sans être dénoncée vivant du purement alimentaire que l’on retrouve dans des publications de l’époque comme Jazz, Paris Magazin, Lilliput et différentes brochures publicitaires.

Elle illustrera le livre de l’écrivain Pierre Gascar Chine ouverte de ses photographies prises en 1954 dans un pays si peu ouvert  !
– Chine Ouverte, Gallimard, Paris, 1955 : 188 p. (ISBN 2-07-022675-1)

Cette photographie de 1937 faisait-elle partie d un projet non abouti de 365 expressions de visage pour le Daily Mirror de Londres ?

Paris vous offre tant de possibilités comme l’exposition FormELLES à l’Institut Hongrois de Paris ce janvier 2011-Je laisse la plume au  curateur.

La femme dénudée dans la photographie hongroise

www.instituthongrois.fr

© Tibor Csorgeo

L’exposition formELLES met en relation les œuvres de photographes hongrois du début du XXe siècle avec des photographies de nu contemporaines.

Sujet éternel de l’art pictural, le corps humain représente depuis toujours un univers à part.

Le corps de la femme, tant étudié, reste une énigme et un sujet de prédilection pour les photographes de tous les temps.

Avec sa plasticité pure, la femme nue est le thème préféré des plus grands photographes hongrois du début du XXe siècle, Brassaï, Munkacsi et Kertész.

Suite aux changements politiques et sociaux caractéristiques de l’époque, le corps féminin, jusque-là identifié soit comme celui d’une “sainte” dans le rôle de la mère, soit dans le rôle méprisé de la prostituée, trouve enfin une autre identité.

Il s’agit d’une existence à part entière et, ce qui en découle, une représentation artistique de la femme, qui vient rompre avec l’image du passé.

Ce phénomène est bien plus considérable en Europe de l’Est et notamment en Hongrie où les rôles homme-femme étaient plus rigides qu’en Europe de l’Ouest.

C’est ce changement que l’on voit se manifester sur ces photos du début du siècle, une recherche de soi qui coïncidait avec le développement des techniques photographiques de l’époque.

Le choix subjectif des photographies pour l’exposition témoigne du passage de la représentation du corps féminin idéalisé à une représentation en nouvelle quête d’identité.

Vides de tout contexte, ces corps nus féminins sont des empreintes de l’histoire, de ses mœurs, de ses conceptions de la beauté…

L’exposition réunit des photographies de László Moholy-Nagy, André Kertész, Brassaï, Tibor Csörgeö , Dénes Rónai, Juci Laub, József Pécsi, Ergy Landau, Károly Danassy, Tamás Dobos, Károly Dobosi, Alexandra Kinga Fekete, József Keresztes-Nagy, György Tóth, Luca Göbölyös, Olga Máté.

Ses photographies ci- après en faisait elles parties ?

Assia dont nous avons parlé avec Aurel Bauh.

Ergy en position difficile dans le studio…. mais sans efforts….. ?

Pour terminer cette causerie, cette image qui circule sur le marché de l’art : Du Grand ART

Artist         Ergy Landau
Title         Nu au squelette
Medium         Gelatin Silver Print w/ink
Size         8 x 5.5 in. / 20.2 x 14 cm.
Year         1930
Misc.         Signed, Stamped

Ergy Landau décédera en 1967.

Émilie

Je suis Émilie, et je suis ravie de partager ma passion pour la capture de moments à travers l'objectif avec vous. La photographie fait partie de ma vie depuis aussi longtemps que je me souvienne, et c'est un moyen qui me permet de m'exprimer de manière créative et authentique. J'ai une gamme variée d'intérêts en ce qui concerne la photographie. Que ce soit la beauté sereine de la nature, les profils captivants des individus, l'allure tentante de la nourriture, ou l'énergie vibrante du divertissement, je trouve de l'inspiration dans chaque coin de la vie. Mon appareil photo est mon compagnon constant, prêt à capturer l'essence de tout sujet qui attire mon regard. En plus de la photographie, j'aime aussi écrire sur tout ce qui est lié à cette forme d'art. Des techniques et critiques d'équipement aux conseils pour les photographes aspirants, j'aime partager mes connaissances et expériences avec d'autres qui partagent ma passion. Alors, rejoignez-moi sur studio-plus.fr pour que nous puissions explorer le monde à travers l'objectif ensemble. Bonne prise de vue ! Email / Instagram
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