21février
Studio Manassé
Ouverture du Studio Photographique
Olga Solarics (1896-1969) et son mari Adorja’n von Wlassics (1893-1946) ouvrent le studio Manassé à partir de 1922 dans la capitale autrichienne
A cette époque, Vienne, comme Berlin et Paris, est bouillonnante de vie sans doute en réaction de la boucherie de la première guerre mondiale, sans doute par un bien être qu’amène l’industrialisation et les sports de plein air les communications plus faciles, les rencontres entre nationalités différentes (les Wlassics sont d’origine hongroise), le cinéma qui amène d’autres visages et d’autres horizons etc.
Surfant alors aussi sur le sentiment que la femme enfin est reconnue à sa place avec sa force (n’a t’elle pas été importante derrière le front) mais aussi sa beauté.
Le studio Manassé va photographier l’éternel féminin de façon principalement Glamour
Parfois de façon puérile, la femme fatale, souvent avec des connotations culturelles et toujours avec une qualité de lumière, d’arrangements de studio qui font que les images Manassé sont devenues reconnaissables entre toutes.
La production du studio est importante
Dans cette causerie photographique, je ne retiendrai que quelques images.
http://retro-vintage-photography.blogspot.com/2010/11/sisters-g-c1930.html
Le photomontage où le visage de poupée est repris 4 fois avec un petit Coeur de carton, au milieu comme un as de trèfle, est dans la veine des images de Man Ray et d’autres. Du grand ART.
Celle qui suit aussi :
Photographie remarquée dans l’exposition. La photographie n’est pas l’art .Strasbourg 2010
Dans ce Vienne des années trente, les futures actrices de théâtre ou du cinéma en plein essor, les midinettes et les belles femmes tout simplement, se pressent dans le studio Manassé.
Il semble que ce soit Olga qui dirige la partie artistique de ces photographies qui me paraissent être du domaine de la publicité et de son art.
Des poses élégantes, des effets dramatiques, des fonds travaillés dans le studio avec des références surréalistes qui compliqueraient plus le travail de l’opérateur, si cela était le but avoué. A vous de juger
Tala Birell actrice
Cette actrice née à Bucarest apparaît dans la revue Scherl Magazin d’octobre 1930.
Une pose alanguie près d’une sculpture qui a une lointaine apparence avec mademoiselle Pogany de Brancusi ?
La belle Tala aura une carrière à succès après en Allemagne et aux USA en ayant joué pour son premier film en 1926 à l’age de 19 ans dans : « Man spielt nich mit der liebe » d’après On ne badine pas avec l’amour de Musset. Sage déjà !
Photographies en couleur
Une photographie couleur pleine page dans la revue Paris Magazine de novembre 1932.
La publication dans ce genre de revue pour les gentils coquins est évidemment un gagne-pain pour le studio.
On y retrouve des Brassai, Kertesz, Moral, Schall et autres Caillaud souvent en miroir des petits textes rigolos qui veulent dire des choses sans les dire.
De la littérature de divertissement à pas cher mais avec des images qui rentreront dans l’histoire de la photographie….
La femme au châle
Et aussi en tant que gagne-pain pour assurer la trésorerie !
On trouve de tout dans la revue Illustration même une méthode pour « Bust developer, Bust raffermer,Bust reducer »….le traducteur ne s’est pas forcé…
NUS par Manassé tiré sur papier vélin de 1 à 475 chez Paris éditions 37 rue Lhomond Ca 1940/1950 sachant que le studio ayant été vendu en 1937.
Du beau bébé sur son coussin, pardon sur le tapis, en passant par une lointaine Cléopâtre et l’utilisation d’accessoires renforçant une suggestion, il y a 28 images de mises en scène réglées comme du papier à musique.
Peut être au son du swing sur le pick-up ?
Dans d’autres livres, on trouvera des jeux subtilement surréalistes avec des plans différents entre le modèle et l’accessoire comme dans les films de Méliès. Mais il est vrai que l’actrice en devenir du cinéma probablement discutait de la prise de vue avec Olga ?
Donc beau travail, loin la photographie crue, voire médicale, des revues de la culture du corps.
Et très loin de la photographie qui passe sous le manteau.
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