Sur les pas de Domon Ken (1909 -1990)
Revue Kanon été 2010 avec le témoignage de Madame Okumoto Hatuyo
Domon ken, un des plus réputé photographe japonais connu pour son oeuvre documentaire, avocat d’une photographie réaliste et humaniste.
Il déclarait : « l’expression photographique est une tentative d’une présentation fidèle de la réalité – en d’autres termes, elle est une cristallisation de la colère de l’homme, son bonheur et sa tristesse. »
L’abondante littérature de spécialité (cf.Wikipedia) nous apprendra un parcours professionnel jalonné de difficultés inhérentes à la situation politique du Japon, aux engagements politiques de l’époque, à son parcours personnel et sa santé précaire et sûrement, ses œuvres que nous pouvons connaître en occident comme son livre sur les enfants de mineurs 1960 et 1977 (chihuho no kodomotachi)
www.franklinbooks.com/servlet/the-1642/Chikuho-no-Kodomotachi-by/Detail
et son travail sur les survivants de la bombe atomique de Hiroshima , seront ces œuvres qui lui vaudront de nombreux prix et récompenses comme le prix Photo Mainichi et le 2ème Japon Photo Award en 1958.
Un travail de photojournalisme dans un Japon d’après guerre en proie à d’immenses difficultés morales et matérielles ce dont Madame Okumoto Hatuyo me révélera en ce mois d’août 2011, lorsque je suis en vacance pour la première fois dans ce pays, guidé par mon ami Sumito.
La rencontre avec la vieille dame est un heureux hasard puisqu’elle fut la propriétaire de l’auberge traditionnelle (ryokan) au pied du temple Murou-ji.
Ce temple et cette région que Domon Ken photographie dès 1939 et dont il publiera un livre en 1954 récompensé par le prix Mainichi.
La dame de 85 ans nous racontera alors, pendant une heure, ses rencontres avec le photographe, nombreuses, dont elle a oublié le nombre mais dont elle garde, des soirées interminables, une mémoire intacte.
Domon Ken n’était pas toujours facile voir préoccupé de l’excellence de son travail.
Il passait beaucoup de temps à faire un repérage de l’endroit, s’inspirant des lumières et des instants propices.
Mme Okumoto Hatuyo (photo Sumito Morishita)
2 Photographies originales ( ca 1950) données par l’artiste à l’auberge
Cette auberge sera aussi point de rendez vous d’écrivains, de poètes et de nombreux disciples de la photographie de Domon Ken et j’imagine très bien les amis agenouillés ou assis sur le tatami, buvant un thé vert, les yeux rivés vers la pagode, construite pendant la période Heian (9 ieme siècle).
Il dédiera alors une autre partie de son travail à la photographie des temples bouddhistes, de leurs statues et de la nature environnante.
Cette partie majeure de son œuvre qu’il résumera lui-même en ces termes dans le premier volume de Koji Junrei , « Ceci est donc destiné comme un livre bien-aimé, un livre qui permet aux Japonais individuels pour confirmer la culture, le peuple qui les a formés ».
Ces images bouddhistes, prises avant et après la guerre, sont comme son testament esthétique porté par son amour du peuple japonais.
Il fera don de son œuvre à sa ville de naissance Sakata qui ouvrira en 1983 le musée de la photographie Ken Domon.
Pour terminer cette causerie photographique, j’abuserai de la patience du lecteur avec quelques images prises dans ce petit village de Muro dont la rue principale résonne encore des Clic-Clac de l’appareil photo de Domon Ken San.
Entrée de l’auberge
Vue de la chambre
Statue bouddhiste
Théière ancienne à l’entrée du Ryokan
Le pont qui relie au temple
Le moine Issei Nakamura ,qui a bien connu le photographe ,gravit tous les jours les 800 marches qui conduisent au mont Murou
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