Le développement des négatifs noir et blanc
Développer ses négatifs noir et blanc
Le développement des films noir et blanc est un processus très simple, répétitif et économique.
Avec l’habitude et du soin c’est une simple formalité avec un résultat impeccable bien meilleur qu’un labo professionnel spécialisé car vous faites du sur-mesure avec le couple film / révélateur qui vous convient.
La seule difficulté est que l’on ne peut pratiquement pas rattraper ses erreurs.
Si vous ne disposez pas d’une chambre noire vous pouvez réaliser ou acheter un manchon de chargement qui permet de charger la cuve dans le noir complet. Sinon il existe des cuves à chargement en plein jour mais elle ne développent qu’un seul film à la fois.
Matériel nécessaire
- Cuve Paterson avec spire
- Ciseaux (pour couper le film)
- Thermomètre
- Pinces à film
- Montre avec chrono
- Verre doseur
- Pochette de rangement des négatifs KENRO + classeur
Mode opératoire
- Préparer révélateur, fixateur, washaid (qui est un accélérateur de lavage)
- Charger votre film dans la cuve dans le noir complet puis
- Fermer la cuve Paterson
- Vous pouvez allumer la lumière
- Vérifier la température du révélateur qui doit être de 20 degrés à 1/2 degré près
- Verser le révélateur dans la cuve
- Démarrage du chrono de la montre
- Agitation du film pendant le développement : 4 retournements de la cuve chaque minute
- Vider le révélateur une fois le temps écoulé
- Remplir / vider la cuve 3 fois avec de l’eau du robinet à 20 degré environ (durée totale du lavage : environ une minute)
- Verser le fixateur dans la cuve (20 degré environ)
- Agitation
- Après le temps de fixage préconisé : vider le fixateur
- Rincage
- Mettre du washaid dans la cuve
- Agitation pendant 3 mn mn puis vider
- Lavage du film à l’eau du robinet pendant 40 minutes environ
- Agitation périodique pour aider au lavage
- Tremper votre film dans de l’eau déminéralisé pendant 30 s pour enlever toute trace de calcaire
- Séchage du film : suspendre le film à l’aide des 2 pinces à film
- Durée du séchage : 2h minimum à l’abri de la poussière.
Ensuite le film est découpé au ciseau par bande de 6 vues (24x36mm), 3 vues en 6×7…
Le film est présenté dans une pochette en papier (Kenro par exemple) le tout dans un classeur.
Quelques conseils pour un résultat impeccable :
Effectuer une pose précise de la prise de vue
Une exposition optimale assure la meilleure qualité d’image et la meilleure exploitation de la sensibilité du film avec une densité moyenne et des parties claires (ombres du sujet) conservant suffisamment de détails.
Le temps de développement conditionne la densité du négatif mais aussi et surtout son contraste. Pour obtenir un cliché tirable au mieux, il est possible de compenser, par le développement, des écarts de contraste dûs à des facteurs variés : type de sujet, éclairage, agrandisseur, etc…
Utiliser toujours des bains en bon état
L’épuisement aussi bien par l’action de l’air que par le nombre de films traités est rapide sur de petites doses de produits.
L’utilisation du révélateur en solution pure pouvant être réutilisée, on s’obligera à noter le nombre de films développés et à compenser l’usure du bain en augmentant la durée de développement (voir abaque fournie avec le produit).
Cependant, une solution ayant déjà été utilisée, ne donnera jamais d’aussi bons résultats qu’un bain neuf. Il en est de même pour le fixage qui sert à rendre les négatifs durables. Ainsi ne faut-il jamais économiser sur les solutions. En cas de doute, il vaut bien mieux jeter le bain.
Pour éliminer toute source d’erreur et obtenir des résultats constants à chaque développement, il est possible d’employer des révélateurs utilisables qu’une fois (appelé aussi à bain perdu) comme le D-76, X-tol, ID-11, Microphen, Rodinal et bien d’autres… Cette solution a de multiples avantages :
- les résultats sont plus réguliers du fait de l’usage « 1 fois »
- la définition est augmentée, le grain est plus fin
- la montée des fortes densités est retardée et dans le cas de sujets à fort contrastes, dont les hautes lumières sont souvent surexposées, les clichées obtenus sont mieux équilibrés et plus facilement traduisibles sur papier
- une fois dilués, ces révélateurs ne peuvent être utilisés une seconde fois.
Surveiller la température des bains
La réaction chimique qui s’effectue au niveau du développement est accélérée par une élévation de la température, inversement elle est ralentie par le froid.
Les durées sont généralement données pour une température de 20°C, température optimale qu’il est bon d’utiliser pour tous les bains de la chaîne de traitement (lavage compris si possible)
Agiter régulièrement au cours du traitement
Pour que l’action du révélateur soit uniforme, sur toute la surface du négatif, il faut que le révélateur soit renouvelé fréquemment au contact du film.
Une agitation excessive peut provoquer un surdéveloppement, elle doit donc avoir lieu à un rythme régulier et reproductible. On entend par agitation intermittente : 4 renversements de la cuve toutes les minutes
Pourquoi le lavage à l’eau claire est important
Après le développement et le fixage, vous devez laver vos négatifs à l’eau claire (avec agitation ou circulation d’eau) pendant une durée de 20 à 60 mn suivant que vous utilisez ou non un auxiliaire de lavage (ilford Washaid…) ; c’est très important car il y va de la conservation de vos négatifs : en effet toute trace de fixage doit disparaître au lavage.
Attention au séchage
Les négatifs fraichement développés sont fragiles, les manipuler avec soin. Les photographes ont chacun leurs trucs et astuces pour faire sécher leurs pellicules en évitant les traces de séchage qui peuvent être très génantes au tirage.
Pour un résultat impeccable, après des années de pratique, la méthode la plus simple, efficace, économique consiste à :
- tremper les négatifs (encore dans leur spire) dans de l’eau déminéralisée pendant quelques secondes
- faire sécher à l’air libre avec les pinces à film à l’abri de la poussière
Pour améliorer vos développements pour des négatifs « aux petit oignons »
Développer les négatifs en suivant à la lettre les instructions du fabricant du film pour des négatifs moyens devrait théoriquement donner de bonnes photographies
Mais parfois, le processus standard ne suffit plus : les photos auront trop de grain ou seront trop claires ou trop sombres, trop dures ou trop plates. Une bonne compréhension de ces règles est nécessaire si on veut les transgresser pour obtenir les résultats recherchés. Ainsi, le photographe qui obtient constamment des négatifs trop denses peut les éclaircir en modifiant la durée du développement.
Quelles que soient les circonstances et les modifications apportées, le but reste le même : obtenir la densité et le contraste « normaux » et le moins possible de grain
Si l’opérateur a d’autres ambitions, c’est au moment du tirage qu’il conviendra d’agir, et non au cours du développement. Les nombreuses méthodes permettant d’atteindre ce triple but se recoupent presque toutes. La densité, qui définit le degré d’opacité de l’image, est influencée directement par le laps de temps pendant lequel le film reste plongé dans le révélateur. Le négatif sera d’autant plus dense que son séjour dans le bain sera long et d’autant plus clair qu’il restera immergé moins longtemps.
On peut également modifier la densité en changeant la température du révélateur, mais il est préférable d’intervenir sur la durée du bain.
Un autre facteur peut influencer la densité de l’image : le degré d’agitation que reçoit le film pendant le développement
Cependant, on ne fait pas varier l’agitation pour contrôler la densité comme on intervient sur la durée ou la température ; au contraire, on agite avec régularité pour garantir un développement uniforme de toutes les parties du film.
Crée par la densité plus ou moins forte des différentes parties du négatif, le contraste est affecté par les mêmes facteurs qu’elle
Toute modification qui accroît la densité a généralement pour effet d’accroître le contraste. Le grain est aussi étroitement lié au contraste. Plus celui-ci est fort, plus il y a de grain, et on utilise les mêmes méthodes pour le modifier.
Un autre moyen de contrôler la qualité du négatif : le choix du révélateur
Les révélateurs normaux sont conçus pour créer des gradations uniformes de valeurs de gris (c’est-à-dire un contraste normal), avec un grain modéré dans toutes les parties du négatif. Cependant, il existe des révélateurs spéciaux qui agissent rapidement sur la densité et le contraste, en réduisant la durée de développement. Ces révélateurs « énergiques » compensent les sous-expositions en concentrant leus actions sur les hautes lumières.
Avec les révélateurs à grain fin, on obtient des négatifs à partir desquels on peut tirer des agrandissements géants. On trouve également dans le commerce d’autres révélateurs conçus pour accroître ou diminuer le contraste.
La plupart des facteurs affectant le négatif sont étroitement liés
Le photographe trouvera peu à peu divers moyens d’adapter ces principes en fonction du résultat qu’il recherche. Il ne s’agit évidemment pas de déroger inconsidérément aux règles établies. On ne doit s’écarter des normes qu’en cas de nécessité absolue, et avec circonspection, de façon à obtenir un négatif qui soit aussi près que possible de la normale.
Les solutions chimiques qui agissent sur l’image
Le meilleur moyen de s’assurer contre les mauvais négatifs est encore d’acquérir une connaissance pratique en matière de révélateurs — composants, qualités et limites. Le photographe saura ainsi ce qu’il doit attendre de telle ou telle formule, comment il peut modifier les résultats et sur quelle marque il doit porter son dévolu.
Le plus important des composants de tout révélateur est l’agent chimique développateur, dont le rôle consiste à libérer les cristaux d’argent métallique de l’émulsion. Ces cristaux contiennent des atomes d’argent associés à des atomes de bromure pour former un sel sensible à la lumière : le bromure d’argent.
Lorsqu’ils reçoivent la lumière au cours de l’exposition, les cristaux de bromure d’argent subissent une transformation chimique partielle.
Les cristaux exposés, qui constituent l’image latente, fournissent à la substance révélatrice une zone d’action toute préparée.
Cette substance décompose les cristaux exposés en leurs éléments simples : l’argent métallique, qui se fixe pour former les parties sombres de l’image, et le bromure, qui s’associe chimiquement au révélateur.
Parfois, on utilise un seul agent développateur, mais le plus souvent on se sert d’un mélange de deux agents dont les propriétés se complètent, comme on peut le voir sur les photographies d’un bac à douche.
Un des mélanges possibles se compose de Métol et d’hydroquinone. L’absence d’hydroquinone peut entraîner une perte de contraste par rapport à un négatif normal. L’absence de Métol peut faire que l’image n’apparaîtra pas au cours du temps de développement habituel .
Au début du développement, l’action chimique est lente ; on ajoute donc un « accélérateur », à défaut duquel le négatif sortira sous-développé .
Une fois amorcé, le processus chimique est rapide au point que même les zones non exposées se trouveront développées si on n’inclut pas un « retardateur ».
En l’absence de celui-ci, le négatif sera surdéveloppé .
Enfin, le révélateur se détériore à l’air, et des sous-produits se forment qui affaiblissent son action et peuvent décolorer le négatif ; on ajoute donc au révélateur un produit antioxydant, dit « préservateur ». Pour les films à sensibilité forte ou moyenne et normalement exposés, le meilleur révélateur est celui qui donnera le contraste normal avec un grain moyen : Kodak D-76, llford ID-11 et Acutol.
On peut obtenir un grain plus fin, mais au détriment du contraste et de la sensibilité du film, avec des révélateurs tels que KODAK Microdol-X (ou le Perceptol d’ILFORD qui est identique).
Une fois votre pellicule exposée vous devez la développer rapidement (si possible dans les 30 jours). Toutefois cette photographie de Bob Dylan réalisée en 1978 avec une HP5 ILFORD nous montre que tout n’est pas perdu même avec un film développé 31 ans après !
Les photos de stages ci-après ont été réalisées avec un Leica M6, film Kodak Tri-x développé dans du rodinal :
Les 10 commandements (préconisation ILFORD)
- Respectez les dilutions prescrites
- Veillez à une propreté scrupuleuse, empêcher les mélanches fixateur-rvélateur
- N’utiliser pas le révélateur ou le fixateur au-delà de leur capacité indiquée par le fabricant
- Agiter régulièrement
- Mesurez la température et traitez entre 19 et 23°C en respectant les corrections durée-température
- Faîte précéder le fixage par un bain d’arrêt
- Lavez à fond (eau courante avec bris- jet ou renouvellement de l’eau de lavage toutes 2 mn pendant 20 mn
- versez quelques gouttes d’agents mouillant dans la dernière eau de lavage
- Faîte la chasse aux poussières pendant le séchage
- Conservez les négatifs à l’abri de la chaleur, de la lumière et de l’humidité.
Les insuccès au développement des négatifs
Examen des négatifs achevés
Avant de procéder au tirage des épreuves, le photographe peut savoir si le négatif est « bon » (c’est à dire capable de donner d’excellentes épreuves) en l’examinant sur une table lumineuse avec une loupe qui devra avoir un grossissement d’au moins X8.
Sont à considerer les points suivants :
- L’exposition : un bon négatif révèle à la fois des détails dans les parties les plus claires (ombres du sujet) et dans les parties les plus denses (hautes lumières).
- La densité : la valeur de l’exposition détermine la densité générale du négatif, même s’il est trop largement posé le négatif peut être correct, mais moins propre a être agrandi qu’un négatif bien exposé. L’excès de densité du négatif augmente le temps de pose à l’agrandisseur, diminue la netteté générale et favorise la granularion.
- Le contraste : le contsrate du négatif est représenté par la différence de densité entre la plage la plus dense et la plage la plus claire : tous les négatifs de sujets en demi-teintes dont le contraste est compris entre 0.3 et 2.30 sont tirables ; cependant, dans la pratique courante, les meilleurs agrandissement sont obtenusà partir de négatifs dont le contraste est compris entre0.60 et 1.40.
- Le grain : un excès de pose ou de développement, l’emploi d’un film très sensible, favorisent le foisonnement des agglomérats d’argent ; une granulation importante bien visible sur les tirage. En fonction du sujet il peut ne pas être rédhibitoire pour une photographie de reportage ou au contraire s’avérer inacceptable pour un portrait.
- La netteté : en examinant le négatif à l’aide de la loupe, il est facile d’apprécier sa netteté. Un flou du au bougé ou à une erreur de mise au point donne au négatif des aspects très différents et reconnaissables.
- La propreté : le négatif doit être propre et homogène sur les deux faces.
Les insuccès et leurs causes
Le photographe débutant évitera bien des déboires en consultant le tableau ci-après, ce qui lui permettra de prendre des précautions…
Défaut constaté | Cause possible | Précaution à prendre |
1. Abscence totale d’image |
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2. Image très légère |
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3. Image partielle |
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4. Négatif entièrement voilé |
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5. Négatif partiellement voilé |
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6. Rayures |
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7. Emprentes digitales |
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8. Points blancs |
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9. Zones transparentes circulaires aux coins de l’image |
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10. Pas d’image ou densité insuffisante |
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11. Poins noirs sur le négatif |
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12. Zones transparentes dégradées |
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13. Points ou taches circulaires |
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14. Réticulation |
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15. Décollement de la gélatine |
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16. Coloration rose |
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17. Trainées blanchatres |
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18. Taches de rouille |
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Liens
- Charte de développement noir et blanc : www.bw-reeltime.com
- –> Populars combinations
- Développement des films N&B : procédure sur Wikibooks
- Développer ses films c’est facile et pas cher !
- La cuve RONDINAX développement en plein jour
- Comment traiter les plans films 4X5 inches en cuve paterson avec la MOD54
- Le livre de référence de Philippe Bachelier : noir et blanc de la prise de vue au tirage
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► Pour ceux qui le souhaitent nous assurons le développement des négatifs noir et blanc tous formats et la numérisation (voir ici) |
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