Tirage argentique vs scan de négatif
Cas pratique avec écarts de luminosités
Pour pouvoir comparer un tirage d’après négatif réalisé en labo argentique avec son équivalent argentico-numérique (scan du même négatif), nous avons recherché un cliché avec une scène à fort contraste difficile à tirer.
J’ai donc ressorti un négatif réalisé sur la plage de Deauville en 2006 en plein soleil d’été.
Le problème de cette image, en contre jour, vient des reflets du soleil sur la mer et des écarts de luminosité importants entre le fond et le sujet qui apparait sombre sur un fond clair sur l’image brute (il s’agit d’un portrait de Marie-Christine notre Présidente).
Conditions de prises de vue
- Date de la prise de vue : juillet 2006
- Appareil à viseur type télémétrique 24x36mm Konica Hexar AF avec objectif 35mm F2 avec filtre gris neutre 2 IL
- 1/250 ème à F11
- Film : Ilford HP5+ exposé à 320 Iso
- Révélateur Ilford ID-11 (identique au D76 de Kodak) dilution 1+1 à 20°C durée de développement : 13 mn
Conditions du tirage au labo argentique
- Agrandisseur 35 mm Leitz Focomat 1C avec filtre anti-newton
- Objectif Meopta Meogon 50 mm F5.6
- Filtres de contraste Ilford
- Papier Ilford Multigrade Warmtone
- Révélateur papier Ilford Warmtone
Au labo argentique, tirage finalisé en 20×30 cm
- Autour de la silhouette on remarque des zônes claires ce qui donne un effet 3D, du relief à la silhouette qui se détache du fond (mais ce n’est pas très authentique)
- Il a fallu faire monter le fond en masquant le sujet avec la main (temps de pose : 4 mn pour la partie sous-exposée du fond !)
- Les épaules sont un peu noires il aurait fallu réaliser un cache en carton
- 6 tirages en labo argentique ont été nécessaires pour arriver à l’image correcte ci-après
- Remarque : on aurait pu essayer de baisser le contraste du fond en utilisant les filtres multigrades pour faire sortir les demi teintes mais cela aurait encore augmenté la difficulté
Numérisation du négatif : scan brut
- Ce scan brut a été réalisé avec un Nikon Super Coolscan 5000
- Les réglages de l’exposition et de l’autofocus sont automatiques (ils sont pris en charge par le scanner)
- Format fichier : TIFF Taille du fichier (en niveaux de gris) : 38,9 Mo
- Comme toujours, avec ce scanner, on remarque les bandes noires sur les côtés
- A droite on remarque un ergot sur la bande noire : c’est un signe distinctif du Konica Hexar AF
- Les parties hautes et basses du négatif sont très légèrementy rognées ; dommage pour les amateurs de filets noirs « à la Cartier-Bresson » !
- Ce négatif est très propre : pas de poussière ou de rayures
Retouches avec Photoshop pour une image finalisée
- On a augmenté le contraste
- Le visage a été éclairci
- On a fait monter le fond qui était très clair sur le scan brut
- Tous les détails du sable, en arrière plan, apparaissent sans problème avec les demi teintes
- On trouve de la matière même dans les parties les plus sur-exposées du fond (parties noirs du négatif) preuve d’un bon réglage d’exposition par le scanner et d’une bonne dynamique du capteur
- Malgré le contraste, le scanner a été à la hauteur, il n’a pas généré de bruit
- La post production a demandé 10 mn (en comparaison plus de 2 heures ont été nécessaires dans le labo argentique pour ce tirage difficile)
Remarque : c’est avec une déception certaine que nous avons appris l’arrêt de fabrication des excellents Scanner Nikon Coolscan qui ne se trouvent plus qu’en occasion…à prix d’or dommage !
« Le problème avec les tirages argentiques actuels, c’est qu’ils sont de moins bonne qualité, il y a moins d’argent dans les papiers, la chimie est plus pauvre. Donc on cherche d’autres choses. Ce procédé de piezographie apporte des nuances dans les gris, dans les sombres, qu’on arrive pas à atteindre avec l’argentique ». Klavdij Sluban.
« Si j’avais le choix je ferais réaliser des impressions Jet d’Encre, j’aime beaucoup le Jet d’Encre, mais pour le moment il n’y a pas de marché pour ça les galeries veulent de l’argentique ». S. Salgado.
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