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Yashica Mat 124 G

J’ai fait l’acquisition d’un Yashica Mat 124 G « Mint » récemment et vous livre mon appréciation.

Ayant une bonne pratique du Rolleiflex F3,5 dans le passé mais les Rollei étant hors de prix je me suis rabattu sur cet appareil.

Pour un prix de 180 euros sur Ebay UK vous pouvez accéder à une sorte de  Rollei du pauvre
mais qui à un avantage : il est beaucoup plus récent (1985 environ) !
Il semble qu’à part le Seagull 6×6 (qui est très inférieur) le Yashica Mat soit le dernier des bi-objectif fabriqué.

Les proportions d’ensemble restent très compactes puisqu’elles suivent fidèlement la disposition Rolleiflex des organes avec une bobine débitrice du film placée juste au dessous de l’objectif de prise de vue, un dos à profil en L et un cheminement analogue de la pellicule, difficile d’améliorer la compacité d’un tel dessin.

Les Yashica sont appréciés pour leur objectif 80 mm de type Tessar à 4 lentilles. Par contre la réputation du Yashica Mat est mauvaise concernant la planeïté du film 120 (contrairement au film 220 qui permet de tirer parti de la qualité de l’objectif)

+

  • Bon compagnon de voyage, facile à utiliser, maniable et léger : 1070 g
  • Déclenchement : douceur de la commande et discrétion de l’obturateur Copal ( mais armement bruyant )
  • J’aime bien la molette de mise au point douce et onctueuse
  • Cellule couplée pratique et précise, assez sensible, convient parfaitement pour le noir et blanc, angle de mesure assez réduit, nouvelles piles compatibles :  EPX625G en remplacement soit 1.5 V (au lieu des 1.35 V avant )
  • Bon objectif fournissant des images contrastées et piquées à mains levées
  • Accepte les films 220 24 poses (notamment les excellents films couleurs négatifs Portra 160 de Kodak ou FUJI Velvia 50)
  • Monture à bayonnet Bay 1 de rollei donc accessoires faciles à trouver (pare-soleil, filtres, bonnettes…)
  • Il existe pour cet appareil deux converters :  télé et grand angle (de qualité moyenne semble-t-il)
  • Bon rapport qualité / bon prix.

  • Fabrication et finition ‘light’ avec un peu de plastique ici et là; on est loin de l’impression de solidité et de la précision du Rolleiflex 3.5 F
  • La visée est sombre surtout comparé à mon Mamiya RB qui est aussi plus contrasté bien qu’ouvert à F3.5 (l’objectif de visée du Yashica ouvre à F2.8)
  • Inversion droite / gauche comme tous les reflex bi-objectifs
  • Le nettoyage du dépoli impose le démontage de 4 mini vis pour retirer l’ensemble capuchon + verre de visée
  • Pas de correction de parallaxe
  • Le levier d’avancement du film est réputé fragile donc à manier avec douceur
  • Cellule : sensibilité maxi 400 Iso ; je travaille souvent à 800 Iso dommage !

Tests

1) Assez mou à l’infini à F3,5 les résultats deviennent bons dès F5,6. A F16 la faible diffraction et la compensation du manque de planéïté du film donnent de très bons résultats.

Réalisé sur trépied et déclencheur souple F11 à 1/30 s
avec un film 120  FOMA 100 développé 7m30 dans Rodinal 1+50 à 20°C.
2) J’ai réalisé un test sur mires à 1 m. Le contraste et la définition sont corrects (sans plus) à F8 au centre et sur les bords.

–> voir angle en haut à droite
-> voir le centre

Si l’on compare à mon Mamiya RB67 SD à surface égale (pour cela j’ai sélectionné la surface du négatif 56,5×56,5mm) avec objectif K/L 90mm à  lentilles flottantes, le Yashica est nettement  inférieur.

3) Test réalisé et édité en 1984 par la revue PHOT’ARGUS en suivant la procédure CST (commission supérieur technique du cinéma) et sous sa responsabilité.

YASHICA MAT 124 G YASHINON 80 MM F3.5 (appareil n° 111649)

Ouv. Mire latérale à faible contraste (pl/mm) Centre : résolution (pl/mm) Bord gauche rad. / tang. Bord droit rad. / tang. Angle gauche rad. / tang. Angle droit
rad. / tang.
3,5 20 18 28 / 28 22 / 13 22 / 22 22 / 13
4 22 25 25 / 25 18 /15 22 / 22 18 / 15
5,6 25 22 28 / 28 20 / 20 22 / 20 20 / 20
8 28 22 35 / 35 25 / 25 22 / 22 25 / 25
11 25 22 32 /32 22 / 22 25 / 25 22 / 22
16 35 35 39 / 35 39 / 39 39 / 35 39 / 39
22 35 32 25 / 35 35 / 35 35 / 32 35 / 35
32 32 32 32 / 32 32 / 32 35 / 28 32 / 32

Conclusion :  ce type d’objectif à 4 lentilles, du genre Tessar, est réputé pour une bonne résolution centrale,
les bords s’améliorant en diaphragmant. Ici, c’est plutôt le contraire : la résolution, symétriquement
inférieure au centre et coins par rapport aux bords, indique un film « tuilé ». La planeïté du roll-film 120
est donc insuffisante pour exploiter les performances de l’objectif. L’excellente résistance des Tessar et consorts
à la diffraction permet des résultats bons à F16, quand la profondeur de champs a rattrapée le défaut
de planeïté de la pellicule. Utilsez donc le film 220 si vous souhaitez exploiter sérierusement le Yashica.
Distorsion: +0.2%.

Émilie

Je suis Émilie, et je suis ravie de partager ma passion pour la capture de moments à travers l'objectif avec vous. La photographie fait partie de ma vie depuis aussi longtemps que je me souvienne, et c'est un moyen qui me permet de m'exprimer de manière créative et authentique. J'ai une gamme variée d'intérêts en ce qui concerne la photographie. Que ce soit la beauté sereine de la nature, les profils captivants des individus, l'allure tentante de la nourriture, ou l'énergie vibrante du divertissement, je trouve de l'inspiration dans chaque coin de la vie. Mon appareil photo est mon compagnon constant, prêt à capturer l'essence de tout sujet qui attire mon regard. En plus de la photographie, j'aime aussi écrire sur tout ce qui est lié à cette forme d'art. Des techniques et critiques d'équipement aux conseils pour les photographes aspirants, j'aime partager mes connaissances et expériences avec d'autres qui partagent ma passion. Alors, rejoignez-moi sur studio-plus.fr pour que nous puissions explorer le monde à travers l'objectif ensemble. Bonne prise de vue ! Email / Instagram
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