Art photographique
« L’artiste vient à la vie pour un accomplissement qui est mystérieux. Il est un accident. Rien ne l’attend dans le monde social. Il naît tout nu sur la paille sans qu’une mère ait préparée ses langes. Dès qu’il donne, jeune ou vieux, la fleur rare de l’originalité – qui doit être une fleur unique – le parfum de cette fleur inconnue troublera les têtes et tout le monde s’écartera. De là, pour l’artiste, un isolement fatal, tragique même… » Odilon Redon.
Certain public croit encore que la photographie n’est qu’un moyen de reproduction, un procédé un peu artisanal.
Si la psychologie personnelle n’y atteint pas au même degré que dans la peinture, où l’artiste est maître absolu de tous ses éléments de création, couleurs, expression, déformation, etc…la photographie moderne est pourtant un merveilleux mode d’interprétation, un art et non pas une activité mécanique.
On a souvent tendance à dire qu’il existe deux catégories de photographes : ceux qui interviennent sur le sujet, sur l’image, à l’intérieur de son cadre, manipulent en fin de compte les éléments de la réalité et ceux qui limitent leur acte au « simple » regard.
La technique photographique a donné le moyen d’amplifier l’expérience essentielle du regard, pour en quelque sorte le transformer en art.
En d’autres termes, la photographie permet de révéler des réalités auxquelles on n’aurait peut-être jamais eu accès autrement.
Des réalités tout à fait exceptionnelles ou très ordinaires. Il est paradoxalement sans doute plus difficile de photographier le quotidien que l’extraordinaire.
Tout se joue dans l’extrême disponibilité de l’oeil et de l’esprit qui va permettre la rencontre plus ou moins éphémère du photographe avec son sujet.
Un sujet lui-même fait de rencontres entre des personnages, ou encore un personnage et un décor.
Le style du photographe se traduira par une habile combinaison des formes de l’image, la composition , la profondeur, la lumière, etc… et de son sens par la signification des éléments représentés.
Quelque soit la qualité de la présence du photographe face à son sujet, quel que soit le degré de son engagement, il laisse une trace sur son passage…
« Tous les maîtres avaient sans nul doute leur propre liste d’influences. Toute la question est de savoir ce que l’on fait avec ce qui précède. La culture apporte beaucoup au photographe. Elle tend à élargir sa vision. cela étant dit, j’ai la conviction qu’il est très important de se forger une esthétique personnelle. » R. Gibson.
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