Bill Brandt, son style (1904 – 1983)
« Cela fait partie du travail du photographe de voir plus intensément que la plupart des gens. Il doit avoir et garder en lui quelque chose de la réceptivité de l’enfant qui regarde le monde pour la première fois ou du voyageur qui pénètre dans un pays étrange. » Bill Brandt.
Bill Brandt, de son vrai nom, Herman Wilhelm Brandt, est né à Hambourg en Allemagne le 3 mai 1904 d’un père anglais et d’une mère allemande qui était versée dans les arts. Il meurt à Londres le 20 décembre 1983 à l’âge de 79 ans.
Atteint de tuberculose, il passe une grande partie de sa jeunesse au sanatorium de Davos en Suisse. Une fois guérie, il part en Autriche ou il rejoint ses frères et une grande partie de son éducation se déroule à Vienne. Vers 1928, il y fera ses débuts en photographie et réalise son premier portrait.
En 1929, il sera présenté à Man Ray qui le prend comme assistant pendant 3 mois.
A Paris, il fréquente les surréalistes et cette période marque définitivement son style.
Il réalise des photos « documentaire » et il dépeint le paris « populaire ».
Il renonce à sa nationalité allemande et en 1931, il se rend à Londres et au travers de ses photos, il met à nu les contrastes sociaux existant en Angleterre entre les deux guerres. Il décrit avec émotion la vie des gens et il souligne la disparité des classes sociales.
A l’issue de la seconde guerre mondiale, en 1950, il laisse la photographie « documentaire » et se consacre principalement au nu à l’aide d’un appareil kodak grand angle. En 1961, ses photos de nus sont publiés à Londres et à New York dans un ouvrage intitulé « perspectives of nudes ».
Il photographie la femme nue dans des lieux privés puis à l’extérieur sur les plages de Normandie ou du Sussex. Il fait des nus presque désincarnés ou le corps et les membres sculptent l’espace. Le corps n’est plus qu’une matière, une texture et un objet abstrait. Le gros plan transfigure le corps humain et le fond dans son environnement.
Il effectue des tirages avec des noirs et blancs de plus en plus contrastés, il exacerbe l’expression de ses clichés auxquels il fait subir des distorsions ou des recadrages violents. Florence Pillet écrit : « Bill Brandt, contemporain d’Henri Cartier Bresson, avait néanmoins une approche de la photographie très différente, préférant « au moment décisif » de la prise de vue la réflexion lors de la composition et l’élaboration de l’image finale par le travail en chambre noire ».
Citations de Bill Brandt :
« Je crois qu’un bon portrait se doit d’exprimer quelque chose qui concerne le passé du sujet et donner à entrevoir quelque chose de son avenir. »
« Seul l’agrandisseur me permet de terminer mon travail de composition. Je ne vois pas en quoi cela pourrait altérer la vérité de la photo »
« Le travail du photographe consiste, en partie, à voir les choses plus intensément que la plupart des gens. Il doit avoir et garder en lui la réceptivité de l’enfant qui regarde le monde pour la première fois, ou celle du voyageur qui découvre une contée exotique »
« Pour moi le travail en chambre noire est très important, car c’est seulement sous l’agrandisseur que je peux achever la composition d’une image. Je ne vois pas en quoi cela devrait interférer avec la réalité ».
No Comments
Sorry, the comment form is closed at this time.