Le mouvement surréaliste et la photographie
Le mouvement surréaliste à ceci d’époustouflant (et c’est déjà très sensible à l’époque de Dada) que les concepts nouveaux qu’il déploie à travers de multiples expérimentations rayonnent simultanément dans la poésie, la peinture, la sculpture, la musique mais aussi dans le cinéma et la photographie.
La synergie pendant les années 1920 et 1930 est totale, les cloisons ayant été spontanément abatues entre les arts.
Le média le plus présent dans les premiers numéros de la revue « La révolution surréaliste » c’est la photographie.
Son invention est déjà assez ancienne (fin du XIXème siècle), mais prend, réinventée par Man Ray, une dimension qui fascine Breton et la plupart des surréalistes.
Comme Max Ernst, Man Ray invente de nouvelles techniques (rayographes, solarisation), joue avec les codes de la représentation photographique, transgresse les conventions de posture des modèles et suggère de nouvelles atmosphères de conscience. Les clichés de Man Ray jouent un rôle considérable :
- bustes de femmes que carresse les ombres d’un voilage
- poitrine féminine redoublée
- mains croisées suspendues au dessus d’un siège vide
- objets étranges sortis de leur contexte
- traitement symboliste d’un nu
- insertions de caches figuratifs sur les négatifs
- effets spéciaux transformant les corps nus en sculpture éclairées de l’intérieur
- mannequin de bois
- illuminations et bavures abstraites de lumière…
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