Robert Doisneau
Robert Doisneau est né à Paris en 1912 à Gentilly et décédé en 1994.
Il est l’un des photographes les plus populaires d’après guerre et l’un des principaux représentants du courant de la photographie humaniste française.
De 1925 à 1929, il apprend le métier de graveur-lithographe à l’école Estienne et cet art lui permettra d’entrer dans l’atelier d’art graphique ULLMANN et d’apprendre la photographie.
En 1931, Robert Doisneau rencontre Pierrette Chaumaison avec qui il se marie trois ans plus tard et en 1931, il devient l’assistant d’André Vigneau qui lui fait découvrir le » non conformisme de la photo ».
En 1932, il achète son tout premier rolleiflex 6×6 et photographie Paris et la banlieue.
En 1934, le constructeur automobile Renault de Boulogne-Billancourt, l’embauche comme photographe industriel, mais, du fait de ses retards successifs, il se fait renvoyer cinq ans plus tard, en 1939.
Robert Doisneau devient alors photographe illustrateur indépendant. Il rencontre, peu avant le début de la Seconde Guerre mondiale Charles Rado, le fondateur de l’agence Rapho.
Après la seconde guerre mondiale, Robert Doisneau intégre officiellement, en 1946, l’agence de photographie Rapho, dirigé par Raymond Grosset.
A la libération, Il se mit alors à produire et réaliser de nombreux reportages photographiques .Les séries de photographies de Robert Doisneau enthousiasmèrent la presse britanique et furent très vite appréciées aux USA.
C’était une nouvelle forme de reportage où la personnalitéé du photographe était évidente. Ses reportages paraîtront dans de nombreux magazines comme Life, Paris Match, Réalités, Point de Vue, Regards, etc.
Robert- Doisneau refusait tout carcan
Travaillant à l’instinct, il ne voyait pas la nécessité d’un cadrage précis à la prise de vue car le rolleiflex, format carré, l ‘obligeait à recadrer au tirage pour obtenir un format rectangulaire.
Cela expliquait peut-être aussi son indifférence. Il s’amusait même de certaines utilisations dont la présentation changeait totalement le sens original de la photo! C’était un excellent technicien moins à l’aise toutefois en studio qu’en reportage.
Sa préférence allait vers la lumière naturelle. citation de Doisneau: »la lumière m’attire, une lampe s’allume, je cours comme un fou; pour les insectes on appelle cela le phototropisme. »
Robert Doisneau ne se prenait jamais au sérieux et sa renommée l’étonnait quelque peu : il avait refusé la légion d’honneur prétextant que » le métier de photographe est un métier de funambule et que le poids d’une telle distinction risquerait de lui faire perdre l’équilibre ».(source:Agnès de Gouvion ST Cyr).
Les enfants : un des thèmes majeurs de l’oeuvre de R.Doisneau
Robert Doisneau était timide, n’osait pas au début photographier les adultes et donc il photographia en tout premier les enfants. Citation: » nulle part ailleurs, je n’aurai beu le privilège de rencontrer tant d’individus différents que dans cette cour de récréation où j’ai joué au photographe ambulant. » Il photographia des enfants qui jouaient dans les rues ou sur les terrains vagues de la Zone(banlieue).Ces images contiennent des symboles qui ont traits aux milieux sociaux.
Ses images préservent encore les plaisirs, l’émotion et la vitalité de l’ enfance.
Il travaillera un temps pour Vogue, de 1948 à 1953 en qualité de collaborateur permanent.Mais à cette activité mondaine, s’ajouteront les reportages culturels, les scènes de vies volées dans les ateliers des grands peintres, dans les loges des grands acteurs, des danseurs et des chorégraphes.
Les bistrots
La mode n’était pas son domaine,il préférait l’ambiance des bistrots , des marchés et des vieux quartiers de Paris.
Il photographie les bistrots pour exprimer » sa désobéissance. » Citation: »On y voit entrer des gens tordus qui en ressortent tout droits, un détail qui ne peut échapper à un voleur d’images. »
Le bistrot représente l ‘opposé du monde hautain et raffiné. Il voulait montrer la vie populaire sous tous ses aspects.Doisneau est l’observateur-participant impliqué dans la scène qu’il photographie.Il aimait à photographier les marginaux, les tatoués, les batisseurs chimériques. Avec son ami Giraud, il aimait parcourir le monde des noctambules à la recherche de gens exotiques.
La Rue
La rue est un des lieux privilégiés de Robert Doisneau. Il photographie Paris et sa banlieue. Citation: »Paris est un théâtre où on paie sa place avec du temps perdu. » « La Banlieue c’est mon portrait:comme elle je suis un agglomérat de scories. »
Faire des images de la rue , c’est un choix esthétique, culturel et politique.La photographie humaniste a privilégié la rue car c’est là où se déroule la vie populaire.R.Doisneau se sentit solidaire de la classe populaire, ses valeurs politiques ont toujours été à gauche. R.Doisneau a mis en scènes des gens célèbres , des artistes de son époque:Picasso, Jacques Prévert, Michèle Morgan, Colette, Sacha guitry, Jean marais , Yves Montand , Jerry lewis et bien d’autres..
La campagne et ses paysages
Ses images ont souvent été faites pendant ses vacances, le Doisneau des champs c’est surtout le Doisneau de sa vie privée.
Je terminerai par ceci : copain de Prévert et de Tati, Robert Doisneau, au regard coquin, mettait à profit les cocasseries du monde pour nous. Il faisait sourire mais il ne faut pas si méprendre car dans ses images de Paris et de sa banlieue, de ses amoureux , de ses bals musettes et de ses bistrots ressort un profond sentiment de gravité mettant en avant la dureté de la vie…..
–> Photogriffon Robert Doisneau
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