Les grands thèmes

Studio-Plus / Les grands thèmes

Réaliser son autoportrait

Inévitablement, le photographe portraitiste se trouve un jour amené à affronter le plus dangereux modèle qui soit : lui-même. L'autoportrait exécuté par André Kertesz n'utilise pratiquement que des ombres mais révèle puissamment le caractère du sujet. Cependant, les traits et les détails physiques ne peuvent pas être totalement ignorés, car certains reflètent le caractère de l'intéressé, tandis que d'autres le masquent au regard du spectateur. Sur ce sujet très personnel, il doit apporter ce qu'il apporte dans n'importe quel autre portrait : une évocation qui permet par la pensée de se représenter le caractère du modèle. C'est cela qui cons­titue l'épreuve : comment nous voyons-nous ? Quel aspect de notre caractère souhaitons-nous faire ressortir ? Que dési­rons-nous estomper ? Quelle que soit notre approche, elle est essentiellement personnelle, tant en ce qui concerne les détails physiques et les aspects de la personnalité que nous voulons souligner, que le style photographique utilisé. Le double rôle de photographe et de sujet accroît la difficulté technique de la prise de vue. Pour commencer, l'image définitive doit être entièrement créée dans le cerveau du photographe. A moins d'em­ployer un miroir ou de faire appel à un remplaçant, l'artiste ne découvre dans le viseur de l'appareil que le fond et il lui faut imaginer la pose qu'il adoptera, l'expres­sion qu'il aura au moment où la photo sera prise. La mise au point peut égale­ment se révéler délicate, tout simplement parce que le photographe n'a rien de précis sur quoi mettre au point. Déclencher l'obturateur alors qu'on se trouve devant l'objectif ne constitue pas une grosse difficulté; on peut faire appel à l'assistance d'un ami, ou le photogra­phe qui pose comme sujet peut utiliser un déclencheur à distance. La grande majorité des appareils numériques actuels comportent un retar­dateur incorporé, qui actionne l'obtura­teur dix secondes environ après que l'on a appuyé sur le déclencheur; de la sorte, le photographe a le temps de prendre la pose. Ce dispositif n'est pas toujours sans inconvénient et le photographe dé­couvrira sur certaines photos que son ex­pression traduit simplement sa satisfac­tion d'avoir battu de vitesse le retardateur.  ...

La photographie de paysage

Les paysages sont plus difficiles à photographier qu’il ne paraît Lorsque Ansel Adams photographie une chaîne montagneuse, il célèbre des forces qui soulèvent la terre et qui mettent en jeu des quantités d'énergie infiniment plus grandes que celles créées jusqu'à ce jour par l'homme. Ansel Adams Que vous désiriez saisir un détail, une ambiance ou une étendue de terrain, il est également nécessaire de soigner la composition de l’image. Les grands espaces contiennent souvent de nombreux éléments parmi lesquels il vous faudra choisir afin de conserver une unité. Cherchez le point fort de votre image : un batiment, une rivière, un arbre accroché au flan d’une colline… et donnez lui une place dominante dans la composition en relation avec les éléments environnants. Tentez de saisir l’atmosphère caractéristique de la saison du climat, il est bien certain qu’un ciel nuageux est bien préférable à un ciel vide. Utilisez les lignes constituées par les rangées d’arbres, les chemins ou les clôtures ; l’œil du spectateur va naturellement vers le motif dominant que vous aurez préalablement choisi. Choisir l'heure du jour Au cours de la journée, la lumière solaire change en puissance, direction et couleur. Ces modifications ont une grande influence sur l'aspect du paysage. Pour une lumière intéressante réaliser vos prises de vues tôt le matin ou en fin de journée. Le matériel photographique pour la photo de paysages Le reflex numérique actuel est un outil qui se substitue très bien aux moyens formats argentiques spécialisés d'il y a 10 ou 15 ans, le fin du fin restant bien sûr la lourde et encombrante chambre, au format 4x5 inches ou plus, posée sur un pied lourd. Il suffit, dans la plupart des cas, de disposer d'un objectif normal ou mieux d'un grand angle par exemple un 24 mm sur un full frame. En terme de capteur un appareil numérique de 10 à 15 millions de pixels suffit, mais un Reflex avec un capteur de 24 mégapixels permettra d'obtenir des photographies plus fines et de supporter des agrandissement géants. Quand au HDR (High Dynamic Range), procédé intéressant qui permet de gérer les lumières extrèmes, l'effet est garanti mais un peu artificiel. Le national geographic vous connaissez ? C'est un site instructif (en français) pour ceux qui pratiquent la photographie de paysage, voyage, aventure De nombreuses images sont superbes, certaines sont impressionnantes Des idées de voyages avec des endroits très photogéniques ! Vous pouvez aussi proposez vos clichés et être publié www.nationalgeographic.fr ...

Réussir un portrait

Le vieil adage selon lequel la photographie ne saurait mentir est faux ; le portrait le démontre mieux que tout autre genre. Pour s'en persuader, il suffit de jeter un œil sur n'importe quelle photographie de promotion d'une grande école. Ces photos sont mensongères. On y découvrira des visages faciles à identifier pour les parents ou les amis mais, à de rares exceptions près, les personnes présentes sur la photo ne correspondent pas à l'image que l'on a pu en conserver ; elles ont perdu toute vie et toute personnalité.  Regardez à présent les portraits de Richard Avedon : il s'agit de portraits de tout premier plan ; au-delà des apparences, elles révèlent la personnalité des individus. L'art du portrait consiste à dévoiler le caractère du sujet La représentation exacte de tel ou tel détail physique devient parfois secondaire. Choisir entre ceux qu'il convient d'accentuer et ce qu'il est préférable d'adoucir constitue une des règles essentielles pour exécuter un bon portrait. Il est souvent dommage qu'on ait cherché à atténuer les rides qui marquent le visage d'une femme d'un certainâge; elles contribuent à donner une idée de son identité. En escamotant ces rides, la photographie devient mensongère. Pour révéler le caractère d'un modèle, le photographe peut faire appel à divers procédés, qui ne requièrent aucun équipement spécial. On peut exécuter de bons portraits avec n'importe quel type d'appareil. Cependant, pour obtenir un cadrage serré et éviter les déformations qui donnent trop d'importance au nez dans une photographie de face, il est prudent d'employer des objectifs dont la distance focale est assez grande : par exemple, un objectif de 80 à 135 mm pour les reflex avec un capteur full frame (à moins que vous ne préfériez un zoom). La lumière est  l'élément primordial Avec la lumière il faut composer en permanence, qu'il s'agisse d'en jouer ou de la déjouer lorsqu'elle est rebelle et tend ses pièges au photographe. Ceci remonte aux origines de ce art récent, comme d'ailleurs pour la peinture, art infiniment plus ancien. Nombreux sont les portraitistes qui préfèrent l'éclairage diffus que fournit une fenêtre, la lumière du jour permettant d'obtenir des photos plus naturelles. Un effet du même genre s'obtient avec un flash ou une lampe-flood, dont la lumière indirecte est réfléchie par le plafond ou toute autre surface. Une telle lumière indirecte adoucit les détails et ne fait pas ressortir les imperfections des traits ou de la peau (c'est là un avantage ou un inconvénient, tout dépend des intentions du photographe) . Une telle lumière éclaire uniformément toutes les caractéristiques du sujet (ce qui est généralement un...

Les grands thèmes

"Certes, c’est bien la lumière « réelle » qui impressionne la pellicule ou le capteur de l’appareil photo. Mais, elle est filtrée, transformée, interprétée. Par le jeu de lentilles de l’objectif, qui peuvent déformer les choses ; par le choix des réglages du boîtier, qui vont créer du flou là où il n’existe pas ; par la transformation des couleurs qu’opèrent le logiciel de l’APN ou la chimie du négatif ; par l’angle de la prise de vue ; par le choix du « moment décisif », par les aberrations chromiques, les artefacts. Par le cadrage enfin qui est » la réserve de toutes les impostures " Régis Durand, in Le Regard Pensif Ici il est question du pur plaisir d'appuyer sur le bouton...

La nature morte

Un genre particulièrement vénérable Depuis des siècles, pour la plus grande satisfaction de leurs commanditaires, les artistes ont créé des images presque palpables de coupes de fruits, de tables chargées d'assortiments de gibiers et autres agréments de la civilisation. Même lorsque, au début du XXe siècle, la peinture s'est tournée audacieusement vers les représentations abstraites, la nature morte — les compositions de fruits de Paul Cézanne, les guitares cubistes de Georges Braque, par exemple — n'a pas pour autant cessé d'être un mode d'expression artistique toujours en faveur. Des sujets d'une grande variété Comme on pouvait logiquement s'y attendre, les premières incursions de la photographie dans ce domaine ont suivi les mêmes tendances que la peinture et les photographes ont choisi les mêmes sujets et cherché à représenter les mêmes notions de plaisir et de confort. De nos jours les photographes de natures mortes sont devenus leurs propres maîtres, leurs réalisations aux facettes si diverses constituent désormais un rouage essentiel du commerce. Il nous suffit d'ouvrir un catalogue, un livre de cuisine, un simple traité d'électronique pour découvrir de talentueux travaux photographiques, dus à ces spécialistes de la nature morte. Ce tube de rouge à lèvres d'une luxuriante richesse, ce luxueux aménagement intérieur d'une voiture, ce plat de bouillie de farine aux fruits, autant de preuves de la direction vers laquelle tend cet art. C'est par milliers que les photographes gagnent leur vie en présentant des produits sous leur meilleur jour et en excitant l'appétit de l'éventuel consommateur. Dans une large mesure, notre économie dépend des petites touches que le photographe apporte, par exemple en accusant d'une façon artistique la buée qui perle sur une bouteille fraîche de soda ou la brillance des chromes d'une automobile. Les photogra­phies de natures mortes ne sont pas exclusivement commerciales Fascinés par les jeux des ombres et de la lumière, par d'harmonieux équilibres de formes et de volumes, les photographes s'intéressent aussi aux natures mortes pour des raisons purement esthétiques. La traditionnelle célébration de la nature morte demeure encore très vivante et, de surcroît, les photographes actuels ont beaucoup élargi la gamme des sujets. Des objets, dont seules quelques rares personnes décèlent la beauté, leur fournissent matière à exécuter de véritables œuvres d'art. Toutes les bonnes natures mortes ont un point commun : elles exigent une laborieuse attention et beaucoup de minutie dans le détail. Edward Steichen, un des plus grands photographes de nature morte Il s'est consacré à la préparation de compositions de pommes et de poires. La préoccupation majeure de Steichen était de trouver des moyens...